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La manière d’inhumer le mort et les condoléances

Comment inhumer un musulman

Comment éviter les erreurs ?

Mon père est mort il n’y a pas longtemps lors de son pèlerinage. Or dans nos habitudes, lorsque quelqu’un meurt, les gens viennent présenter leurs condoléances à sa famille et lèvent ensemble les mains pour réciter la sourate « L’ouverture » -alfâtiha- et faire des invocations en sa faveur. Je sais que cela n’est pas permis et j’ai essayé tant que possible d’éviter ce genre de comportement. J’ai toutefois des questions à vous poser : - Que faut-il faire et que faut-il éviter lors des condoléances ? - Que doit-on dire lorsqu’on porte le mort sur le brancard ? - Quelle invocation doit-on prononcer lorsqu’on le dépose dans sa tombe ? - Est-il permis de mettre sur la tombe un panneau ou une pierre tombale dans lesquels est inscrit le nom du défunt ? - Quels sont les termes de l’invocation qu’on doit faire après avoir terminé d’inhumer le mort ? - Y’a-t-il des hadiths authentiques qui prouvent qu’il est permis de mettre un bol rempli d’eau sur la tombe ?

Condoléances islam nord pas de calais

La réponse

A Allah la louange !

Premièrement : Le fait de porter le mort et de suivre son cortège funèbre est un devoir d’obligation stricte, c’est un droit que le défunt musulman a sur les musulmans. La récompense de celui qui le fait est sublime ; l’Envoyé d’Allah ﷺ a dit : « Celui qui assiste à un convoi funèbre depuis la sortie du mort de sa maison -selon une autre version : « Celui qui suit le cortège funèbre d’un musulman en étant poussé par une foi sincère et en comptant sur Allah pour le récompenser pour cet acte » - et participe à la prière mortuaire aura un qîrât. Et celui qui y assiste jusqu’à l’ensevelissement du défunt aura deux qîrât. – Qu’est-ce que deux qîrât, Envoyé d’Allah ? Demanda-t-on. – C’est une rétribution équivalente à deux montagnes, répondit-il ». Il faut éviter certaines pratiques illégales quand on participe à un convoi funèbre, notamment le fait de crier en pleurant, ou d’emporter avec soi de l’encens, ou de prononcer le dhikr à haute voix parce que c’est une innovation en matière de religion -bid`a- et parce qu’en agissant ainsi on imite les chrétiens. D’ailleurs, Qays b.`Abbâd a dit : « Les Compagnons de l’Envoyé d’Allah ﷺ réprouvaient le fait d’élever la voix lors des funérailles ».

Deuxièmement : l’inhumation

On ne doit pas enterrer un musulman près de la tombe d’un incroyant ni un incroyant près de la tombe d’un musulman. Le musulman doit être enterré dans le cimetière musulman. Il est conforme à la Sunna d’introduire le mort du côté arrière de la tombe. On mettra le mort sur son côté droit, le visage face à la qibla. A celui qui introduira le mort dans sa tombe -lahd- de dire : « Au nom d’Allah et selon la Sunna -ou la confession- de l’Envoyé d’Allah ﷺ ». Une fois qu’on fermera la tombe, il est recommandé aux gens présents de prendre trois poignées de terre avec les deux mains jointes et de les verser dessus. Quand on termine l’enterrement, il est de tradition d’appliquer les consignes suivantes : - On surélèvera la tombe d’un empan par rapport à la surface de la terre et on ne la laissera pas au ras du sol pour que les gens sachent qu’il s’agit bien d’une tombe et ne la profanent pas. - Il n’y a pas de mal à la marquer d’une pierre ou d’un autre repère, ainsi on pourra vite la retrouver si on veut enterrer près du défunt un de ses proches. - On aspergera la tombe d’eau pour que la terre qui la couvre demeure compacte et ne se disperse pas. - On n’invitera pas le mort à prononcer la profession de foi comme font certaines personnes, mais on se tiendra debout près de sa tombe pour demander à Allah de l’affermir et d’implorer le pardon pour lui, et on invitera les assistants à faire la même chose, comme le prouve le hadith suivant : `Uthmân b. `Affân rapporte que lorsqu’on finissait d’enterrer un mort, le Prophète ﷺ se tenait auprès de sa tombe et disait : « Implorez le pardon pour votre frère et demandez à Allah de l’affermir car en ce moment même on l’interroge ». - On ne récitera pas le Coran auprès de sa tombe car c’est une innovation en matière de religion -bid`a- ; ni le Prophète ﷺ ni les Compagnons ne l’avaient fait. - Il est interdit d’élever sur la tombe une construction, ou de la blanchir à la chaux, ou d’écrire quoi que ce soit dessus. Jâbir رضي الله عنه a en effet dit : « Le Prophète ﷺ a interdit de blanchir une tombe à la chaux, ou d’écrire quelque chose dessus, ou de la fouler des pieds ».

Troisièmement :

Il est conforme à la religion de présenter ses condoléances à la famille du défunt. Il faut choisir dans une telle situation des expressions qui les réconfortent, apaisent leur chagrin et les incitent à patienter. Il est préférable d’employer les termes de condoléances qui se trouvent dans les hadiths, qui remontent authentiquement au Prophète ﷺ. Si on ne les connaît pas ou si on ne s’en rappelle pas, on emploie toute expression réconfortante que la religion qualifie de convenable. Il est rapporté que le Prophète ﷺ a présenté ses condoléances en ces termes : « A Allah appartient ce qu’Il prend et à Allah appartient ce qu’Il donne. Toute chose trouve en Lui un terme fixé. Qu’elle -s’adressant à sa fille qui a perdu son enfant- prenne patience et qu’elle compte sur Allah pour l’en récompenser. » Deux pratiques courantes doivent cependant être évitées lors des condoléances : - Il faut éviter de se réunir pour présenter les condoléances même si on est venu séparément et successivement. - La famille du défunt doit éviter de préparer un repas pour les visiteurs, car, comme le veut la Sunna, c’est aux proches et aux voisins du défunt de préparer un repas suffisant pour rassasier la famille de ce dernier. « Seul Allah est Omniscient ». Pour plus de renseignements à ce sujet, je conseille le lecteur de consulter les livres suivants : « Règles des funérailles » d’al-Albânî – qu’Allah lui fasse miséricorde- et « al-mulakhkhâs al-fiqhî » d’al-Fawzân (p/213-216).